01/06/2011

Ça commence très fort.

Antoine Buéno, dénonciateur de Schtroumpfs.
Aujourd'hui, 1er juin 2011, je me lance dans la rédaction de ce blog. Ce n'est pas que ça m'amuse beaucoup : je n'aime pas écrire. C'est un ordre de mon psy. Enfin, un ordre... Disons un conseil. Appuyé. Il paraît que ça va me faire du bien. D'après lui - mon psy - j'ai trop tendance à garder mes aigreurs pour moi. Il faut que je les exprime. D'où ce blog.

Donc, je commence aujourd'hui. On est le 1er du mois, ça tombe bien.

La tempête Strauss-Kahn s'est provisoirement calmée. C'est à dire que les journaleux ne savent plus trop quoi nous en raconter. Après les péripéties des premiers jours et la surexploitation qui s'en est suivie, il ne reste désormais plus le moindre petit bout de viande à gratter sur cet os de gigot. Ils ont tout exploité, tout : le bonhomme, sa chambre, son avion, son taxi, son arrestation, sa comparution, ses menottes, ses yeux battus, son imper, sa femme, sa fille, le déjeuner avec sa fille, la date du déjeuner avec sa fille, l'endroit du déjeuner avec sa fille, ses casseroles, sa prison, son appartement-refuge, son avocat, les déclarations de son avocat, sa victime, le prénom de sa victime, l'autre prénom de sa victime, le voile de sa victime, le frère de sa victime, le plus-frère de sa victime, l'immeuble de sa victime, le voisin-qui-en-a-marre de sa victime, le SIDA de sa victime, le pas-SIDA de sa victime, son autre victime, les confidences de son autre victime, la plainte de son autre victime, la finalement-pas-plainte de son autre victime, son sperme, son peut-être-pas sperme, sa stratégie de défense, ses possibles aveux, ses non-finalement-pas-aveux... Tout. Il y a même eu des reportages sur les conditions de vie et de travail des femmes de ménage des palaces new-yorkais. Plus rien à ronger. Pour l'instant. Mais on ne s'en tirera pas à si bon compte : sitôt que DSK cessera de nous jouer les Citizen Kane dans son loft à 35 000 € le mois, tout ça repartira de plus belle. Il suffit d'attendre.

En attendant, il y a des retombées collatérales. Un sous-fifre UMP accusé de caresser les pieds de ses collaboratrices. Qui n'étaient pas consentantes. Parce que, oui, on peut se retrouver en train de se faire caresser les pieds sans l'avoir voulu. Ça vous surprend ? C'est que vous n'avez jamais bossé dans une mairie. Dans les mairies, c'est comme ça : on vous appelle dans le bureau du chef et hop ! sans même vous en rendre compte, vous vous retrouvez en train de vous faire caresser les pieds. A votre corps défendant.

Et puis, il y a l'affaire Ferry-Lang. Ah, celle-là, elle est jolie. Luc Ferry qui dénonce en direct à la télé un pédophile gouvernemental (ou peu s'en faut) sans le dénoncer tout en le dénonçant, genre "J'dis ça, j'dis rien...". Puis un patron des RG qui dit que oui, oui, il en a entendu parler et que d'ailleurs il a probablement transmis l'info à sa hiérarchie mais qu'il est pas trop sûr de s'en rappeler, vous savez ce que c'est, la mémoire... Puis on ne sait trop quelle source qui vient révéler l'identité de celui que Ferry n'a pas dénoncé, et que ce serait peut-être bien Jack Lang et que d'ailleurs tout le monde le sait depuis longtemps. Puis les pro et les anti-Lang qui s'affrontent, toujours à la télé. Puis Lang qui déclare que scrogneugneu il collera un procès au premier qui lui rappelle cette histoire et que d'ailleurs Ferry n'a aucune preuve pour étayer sa non-dénonciation... Et d'ailleurs personne n'a jamais entendu parler de rien. D'ailleurs, même Luc Ferry lui-même ne se souvient plus trop. D'ailleurs, il n'a dénoncé personne. Et d'ailleurs, c'est ça qu'on lui reproche. Pour l'instant, on en est là.

A part ça, le concombre espagnol tueur continue ses ravages. Sauf qu'aux dernières nouvelles le tueur ne serait pas un concombre. Et surtout, surtout, il ne serait pas espagnol. Je ne sais pas si le gouvernement espagnol est intervenu en sous-main, mais en tout cas aujourd'hui il réclame des dommages et intérêts pour ses agriculteurs victimes de cette calomnie odieuse. La commission européenne répond qu'elle n'a jamais accusé l'Espagne. Elle a juste dit que le tueur était un concombre venu d'Almeria. Ou de Malaga. Qui, comme chacun sait, sont les capitales respectives du Kurdistan et de la Nouvelle-Guinée. Les Espagnols insistent. L'enquête se poursuit. Nous sommes invités à manger des légumes, ne serait-ce que pour consolider la vieille amitié franco-espagnole.

Sinon, personne n'entend plus parler de Xavier Dupont de Ligonnès, qui a quand même tenu les médias pendant près de trois semaines. Peut-être que son  nom fait trop espagnol. On risquerait de le confondre avec le concombre.

Et pour couronner le tout, je lis un numéro déjà ancien du "Nouvel Obs" (19/05/2011, page 20) et je tombe sur ces mots : "On sera quatre autour de la table et le débat ne doit pas durer plus d'une demi-heure. On aura donc chacun 6mn15 pour parler". Ces fortes paroles ont été prononcées par Martin Hirsch, à propos d'un débat auquel l'UMP l'a invité. Je sais pas vous, mais moi, si je divise 30 mn par quatre, je trouve que ça fait 7mn30 par personne. Ce n'est pas beaucoup plus, mais quand même, dans la bouche de M. Hirsch, normalien, énarque, conseiller d'Etat, ça fait un peu désordre. Surtout que c'est lui qui a conçu et mis en place le RSA, en jurant que ça tenait la route sur le plan comptable. Depuis, je me demande si ceux qui dénoncent le coût exorbitant du système n'auraient pas un tout petit peu raison. Surtout si c'est M. Hirsch qui a fait les calculs.

Pendant ce temps, un dénommé Antoine Buéno (le frère de Kinder, peut-être) fait un livre pour expliquer que les albums des Schtroumpfs sont antisémites et racistes. A cause d'Azraël et des Schtroumpfs noirs. Ça ne s'invente pas. Et il a trouvé un éditeur. Et il enseigne à Sciences-Po. Et le reste du temps, il écrit des discours pour François Bayrou.

Aucun doute : le niveau monte.

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